N° 113 – 1er trim. 1981
Liminaire
Le temps des commémorations continue. L’année 1981 a été placée par le Patriarcat de Constantinople sous le signe du 2è Concile œcuménique qui s’est tenu en 381 et qui a complété le Credo de Nicée (notamment en ce qui concerne le Saint-Esprit) en établissant le Symbole de foi que les orthodoxes lisent, ou chantent, à chaque liturgie eucharistique. Il est pourtant un concile dont le onzième centenaire, qui tombait en 1980, est passé presque inaperçu : c’est le concile de 879-880 qui réhabilita saint Phothius et réconcilia l’Orient et l’Occident chrétiens. Comme l’a remarqué le Père Jean Meyendorff, ce concile représente, par plusieurs de ses aspects, et dans le contexte d’une autre époque, une démarche d’union assez exemplaire. Le Père Meyendorff souhaitait qu’il soit considéré par les catholiques et les orthodoxes comme le 8e Concile œcuménique et notamment qu’il remplace, sur les listes occidentales de conciles généraux, le synode anti-photien tenu dix ans plus tôt. Alexis van Bunnen commence dans ce numéro la publication d’une mise au point claire et complète sur ce concile. Nous aurions voulu la publier en 1980, pour la rigueur chronologique, mais les nécessités de l’édition ne nous l’ont pas permis. Nous demandons à l’auteur et aux lecteurs de nous en excuser.
L’article de Jacques Touraille sur « La voie philocalique » reproduit la communication qu’il a faite dans une des émissions orthodoxes de la télévision française à propos de la parution, aux éditions de Bellefontaine, des deux premiers volumes de ce qui sera la traduction intégrale en français de la grande Philocalie grecque. Jacques Touraille est le maître d’œuvre de ce labeur. Son texte, qui avait frappé beaucoup d’auditeurs, exige, à cause de sa densité, d’être lu et médité. Il y dégage la permanence et l’actualité, aujourd’hui, en France, de la voie hésychaste.
Nicolas Lossky joint à sa recherche universitaire sur la théologie et la spiritualité anglicanes, une charge, on pourrait dire un ministère, de chef de chœur dans une paroisse francophone de rite byzantin. Il nous livre, dans ses « Quelques réflexions sur la musique liturgique » le fruit d’années de pratique et, d’une certaine façon, de prière. Il nous montre comment le rythme, le souffle, la poésie, la musique doivent humblement, ascétiquement, servir la parole liturgique pour qu’elle soit réellement, dans et pour l’Eglise, le reflet, l’écho, du Verbe.
Suivent, à la mémoire d’Annie Jaubert, à qui nous devons tant pour une meilleure compréhension intellectuelle, spirituelle et ecclésiale de l’Evangile, quelques notations fraternelles de Nicolas Koulomzine, professeur de Nouveau Testament à l’Institut Saint-Serge ; et la présentation pleine de verve, par Sacha Karpouchko, de trois livres récents sur l’Athos. La bibliographie habituelle, enfin, s’étoffe grâce à l’aide que Jacques Minet et parfois Jean Besse apportent à Elisabeth Behr-Sigel et à Germaine Revault d’Allonnes.
Sommaire
Liminaire
[p. 3-4]
Psaume 39
[p. 5]
Père Stéphane
Un centenaire oublié : Le concile de 879-880 – 1ère partie
[p. 6-40]
Alexis van Bunnen
La voie philocalique
[p. 41- 50]
Jacques Touraille
Quelques réflexions sur la musique liturgique
[p. 51-62]
Nicolas Lossky
In memoriam
Annie Jaubert (1912-1980)
[p. 63-65]
Nicolas Koulomzine
Chronique
• A propos de l’Athos
[p. 66-68]
Alexandre Karpouchko
Bibliographie
• The Orthodox Way – Kallistos Ware
[p. 69-71]
• Saint Nil Sorsky – Sœur Sophie M. Jacoman
[p. 71-73]
• Et le désert devint une cité – Derwas Chitty
[p. 73-77]
• L’étreinte de feu : l’icône de la Trinité de Roublev – Daniel- Ange
[p. 77-79]
• Les Pères de l’Eglise – F. Quéré
[p. 79-80]