Liminaire

L’ouverture de cette année 2011 est marquée par des événements d’une portée considérable : peut-être le printemps des pays arabes, après le massacre qui avait récemment endeuillé le Noël de nos frères Coptes au Caire. Cette vague de transformation nourrit bien des espoirs mais aussi des inquiétudes face à l’avenir. Ressurgissent les craintes d’un déferlement d’étrangers vers le sanctuaire européen, malgré les analyses convaincantes de deux spécialistes des migrations, que l’on pouvait lire dans notre volume précédent sur « Les Eglises et le défi des migrants ». Le monde a besoin de paix. Dans une méditation inédite que nous sommes heureux d’offrir à nos lecteurs, Olivier Clément évoque avec profondeur et inspiration la beauté comme chemin de paix. « Le christianisme oriental, écrit-il, est un christianisme de la beauté, une beauté non seulement ontologique mais personnelle. » Cette beauté du Christ est effectivement appelée à s’inscrire en chacun et chacune d’entre nous. Ce n’est pas un hasard si, en grec, le moine est appelé par le terme kalogeros, littéralement « bel ancien ».

Ce premier volume annuel est consacré à la spiritualité monastique orthodoxe, qui nous concerne en tant qu’elle exprime, au-delà des formes particulières, la vie chrétienne en sa plus haute intensité. Comme le soulignaient Théodore Boukharev et Paul Evdokimov aux XIXe et XXe siècles, nous sommes tous appelés, comme baptisés et membres du peuple de Dieu, à vivre un « monachisme intériorisé ». Dans sa réflexion stimulante sur « Eucharistie et prière du cœur », le P. Boris Bobrinskoy s’intéresse à la complémentarité profonde qui existe entre l’Eucharistie, « sacrement ecclésial par excellence » et la prière du cœur, « joyau de la tradition spirituelle orthodoxe ». Il montre bien à quel point l’Eucharistie et la prière du cœur ont pour finalité commune de dispenser les fruits de l’Esprit Saint. Dans son article sur « Le renouveau contemporain du Mont-Athos », le hiéromoine Macaire, moine français du monastère athonite de Simonos Pétra, retrace de façon très claire et fouillée, l’extraordinaire renaissance spirituelle, au XXe siècle, de la presqu’île de l’Athos, la Sainte Montagne, avec les figures spirituelles des grands priants qui l’ont récemment marquée. Enfin, dans « L’influence spirituelle de la tradition monastique orthodoxe sur les chrétiens d’Occident », Mgr Athénagoras Peckstadt raconte, sous la forme vivante d’un témoignage personnel et familial, l’étonnant rayonnement du monachisme orthodoxe en Occident. « Par sa simplicité, la pratique de la prière de Jésus est devenue une forme très populaire de spiritualité et se voit recommandée à grande échelle à tous, tant moines que laïcs. »

Toute la rédaction de Contacts souhaite à ses fidèles abonnés un joyeux chemin de Carême vers la lumière de la résurrection pascale, et prie ceux qui ne l’auraient pas fait de régler leur abonnement 2011 immédiatement, pour nous éviter de longues et coûteuses démarches de rappel. Rappelons qu’il est possible de régler l’abonnement par carte de crédit et de façon sécurisée sur le site internet de notre revue (voir en p. IV de couverture).

Contacts

Sommaire

Liminaire
[p. 2-3]

La beauté, chemin de paix
[p. 4-7]
Olivier Clément

Eucharistie et prière du cœur
[p. 8-17]
Boris Bobrinskoy

Le renouveau contemporain du Mont Athos
[p. 18-46]
Hiréomoine Macaire de Simonos Pétra

L’influence sprituelle de la tradition monastique orthodoxe sur les chrétiens d’Occident
[p. 47-69]
Evêque Athénagoras Peckstadt

Chronique
[p. 70-84]

Bibliographie
[p. 85-107]