Contacts, n° 256

N° 256 – 4e trim. 2016

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Liminaire

Il y a cinquante ans exactement, le 6 décembre 1966, Nicolas Afanassieff, un grand théologien orthodoxe de l’émigration russe, quittait ce monde en laissant une œuvre majeure qui allait largement contribuer au renouveau de la réflexion théologique chrétienne – et notamment orthodoxe – sur l’être et la vocation de l’Église. Professeur à l’Institut Saint-Serge à partir de 1930, il y enseigna jusqu’à sa mort l’histoire de l’Église ancienne et le droit canon. Il a formulé, à partir d’une étude très précise des épîtres pauliniennes, les principes de l’« ecclésiologie eucharistique », point de départ de l’ecclésiologie de communion qui, aujourd’hui, s’est plus ou moins imposée dans la plupart des confessions chrétiennes. Observateur au concile Vatican II, il fut le seul auteur non catholique dont l’œuvre fut citée au concile. Selon Afanassieff, le mystère de l’Église se réalise pleinement dans la communauté locale réunie avec son évêque autour du calice eucharistique pour célébrer le « Repas du Seigneur » (1 Co 11,20). Il existe une pluralité de manifestations de l’Église de Dieu, pourtant toujours identique à elle-même dans les différentes réunions eucharistiques : là où est célébrée l’Eucharistie, là est la plénitude de l’Église.
Afanassieff a recentré la grande intuition de la sobornost des penseurs slavophiles en lui donnant pour fondement la communion eucharistique. À la suite du théologien russe du XIXe s. A. Khomiakov, il souligne que la catholicité de l’Église est d’abord qualitative. Chaque Église locale reçoit la catholicité du Christ mais l’Église entière n’a pas davantage de plénitude que chaque Église locale. L’Église n’est pas une simple institution religieuse hiérarchique fondée par Jésus-Christ et chargée de défendre des « valeurs chrétiennes » en répondant, au moyen de ses rites et de ses canons, à des « besoins liturgiques et pastoraux ». Dès le baptême, elle offre le mystère du partage – en assemblée – de la vie même du Ressuscité dans le souffle de l’Esprit Saint, si bien qu’elle est appelée par saint Paul le Corps du Christ, ce qui est expérimenté concrètement lors de l’Eucharistie.
Pour le cinquantième anniversaire du repos en Christ du père Nicolas Afanassieff, la revue Contacts est en mesure d’offrir la première traduction en langue française (et sans doute dans une langue occidentale) de la première grande étude de ce grand théologien orthodoxe : Le Repas du Seigneur, parue en russe à Paris en 1952.
Le père Christophe D’Aloisio, spécialiste de l’œuvre d’Afanassieff, nous introduit à la lecture de cette étude d’une singulière fraîcheur, simultanément historique, théologique et spirituelle, sur la célébration eucharistique dans l’Église ancienne et ses enjeux. La conclusion, aux antipodes de l’individualisme moderne, tient dans une expression très simple du mystère ecclésial : « Toujours tous et toujours ensemble ».
La rédaction de Contacts souhaite à ses fidèles abonnés de joyeuses fêtes de Noël et de la Théophanie et une bonne entrée dans l’année 2017. Nous rappelons que le renouvellement de l’abonnement à Contacts est tacite, sauf avis contraire de votre part exprimé avant le 31 décembre, et que l’abonnement pour l’année nouvelle doit être réglé dès le mois de décembre de l’année précédente. Chaque année, la relance des abonnés retardataires est l’occasion de longues et coûteuses démarches pour une équipe exclusivement composée de bénévoles. Il est possible de régler facilement l’abonnement à Contacts par carte de crédit et de façon sécurisée sur le site internet de la revue (voir en p. IV de couverture).

Contacts

Sommaire

Liminaire
[p. 433-434]

Aux sources du renouveau eucharistique
[p. 435-444]
Christophe d’Aloisio

Le Repas du Seigneur
Nicolas Afanassieff
– Avant-propos
[p. 445-449]
– Chap. I. « Lorsque vous vous rassemblez en Eglise »
[p. 450-477]
– Chap. II. La concélébration
[p. 478-531]
– Chap. III. La communion
[p. 532-553]
– Conclusion
[p. 554-571]

Chronique
In memoriam Nikita Struve
In memoriam Vsevolode Gousseff
Un mémoire post-doctoral d’H.D.R. sur la théologie orthodoxe du XIIIe siècle
[p. 572-586]

Bibliographie
[p. 587-595]