Contacts, n° 49

N° 49 – 1er trim. 1965

Liminaire

Ce numéro, une fois encore, mais c’est l’exigence des temps, se trouve presque entièrement consacré aux thèmes œcuméniques. Désormais, le destin de chaque Eglise, jusque dans ses problèmes en apparence les plus « intérieurs » se déroule inévitablement dans une telle perspective. Nous, orthodoxes, longtemps malades de nationalisme, voire de provincialisme, sommes contraints au dialogue et au sens de l’universel : non pour conquérir mais pour partager, pour combler les fossés, ouvrir les impasses, appeler à la plénitude autrefois témoignée par nos docteurs « œcuméniques » non seulement les autres, mais nous-mêmes. C’est l’attente de nos frères souvent angoissés par l’abîme qui s’ouvre entre la théologie et la sociologie de notre Eglise.

D’une actualité très chargée, nous avons seulement retenu la troisième conférence pan-orthodoxe de Rhodes, si peu, si mal connue en Occident. Quant à la troisième session du concile du Vatican, il est encore trop tôt pour en bien juger. L’essentiel — qui est souvent la vie — a besoin de temps pour se dégager. La volonté de rénovation dont témoignent, malgré les obstacles hérités du « stupide 19e siècle » et les tentations actuelles de ce monde, tant d’évêques et de théologiens catholiques mérite un infini respect. Il y a de la paresse, de l’agressivité et de l’orgueil dans les lamentations secrètement satisfaites provoquées chez tant de non-catholiques par la crise sur laquelle s’est terminée la troisième session. Comme il y a de l’irresponsabilité chez ces orthodoxes qui laissent entendre à nos frères catholiques que tous les problèmes sont déjà résolus. C’est pour promouvoir une ouverture lucide, laborieuse, que nous avons jugé utile de publier dans ce numéro un des textes les plus importants, et les plus populaires, du magistère orthodoxe au siècle dernier, l’encyclique des patriarches orientaux de 1848. Certes, c’était alors le temps de la controverse, mais aujourd’hui où la convergence remplace l’opposition, certains problèmes demeurent. Il ne s’agit plus, justement, de les figer, mais de tourner vers eux, pour les résoudre, la réflexion, le labeur, la prière d’un œcuménisme réaliste.

Fuir, ou nier, ces problèmes, répugner à l’authentique théologie, négliger d’une manière ou d’une autre le premier commandement, ce serait désespérer de la vérité, de sa puissance secrète, de sa capacité d’évidence aux âmes qui se pacifient et s’ouvrent à la lumière de l’Esprit.

Contacts

Sommaire

Liminaire
[p. 1-2]

Ce que les Eglises réformées attendent des Eglises orthodoxes
[p. 3-22]
J.-J. von Allmen

L’Encyclique de 1848
[p. 23-46]

Orthodoxie et perspectives œcuméniques
[p. 47-55]
P. L’Huillier

Chronique
• La Troisième Conférence de Rhodes
[p. 56-63]
Olivier  Clément
• Léon Zander est mort :
– Notice biographique
[p. 64-65]
– La main saisie
[p. 65-67]
Olivier Clément
• La responsabilité historique du chrétien (Congrès de Prague)
[p. 68-72]
• Le centre œcuménique de Strasbourg
[p. 73-76]
Elisabeth Behr-Sigel

Tribune libre
• A propos de la collégialité épiscopale
[p. 77-80]
P. Nellas
• Réponse à P. Nellas
[p. 80-82]
E. Behr-Sigel

Bibliographie
• La prédication apostolique – Charles A. Dodd
[p. 83-84]
• Orthodoxy 1964. A Pan-Orthodox Symposium
[p. 84]
• Verbum Caro n° 70 – Communauté de Taizé
[p. 85]
• La Foi et le Culte dans l’Eglise primitive – Oscar Cullmann
[p. 86-87]
• L’Eglise en marche – Le Guillon / G. Lafon
[p. 88]
• Livres reçus (comptes rendus ultérieurs)
[p. 76]