N° 65 – 1er trim. 1969
(rupture de stock)
Liminaire
Ce numéro est consacré au mystère pascal. Le Père Pierre Struve, tragiquement tué le 3 décembre dernier, nous parle de la mort et de la lumière, c’est-à-dire de la résurrection. En publiant, grâce à l’obligeance de Mlle Annie Perchenet, ces notes de conférences, nous avons tenu à donner la parole à cet homme qui fut, ces dernières années, un des témoins les plus authentiques de l’Orthodoxie. La vie et l’amour, chez lui, pesaient de tout le poids d’une angoisse secrète, constamment transmuée en foi. La vie et l’amour se multipliaient autour de lui. Lors de ses funérailles, des chants de Pâques, des chants de résurrection se sont élevés comme spontanément, contre toute règle liturgique. C’est donc à lui de nous parler de Pâques puisque, devant sa mort absurde, la réaction de ses amis fut de crier : « Christ est ressuscité ! »
Le sens chrétien de ce qui reste apparemment dénué de sens, le Père Boris Bobrinskov l’a dégagé dans une brève et dense homélie, d’autant plus émouvante que le Père Boris devait succéder au Père Pierre à la tête de la communauté française de la rue Daru.
Quant à l’homme même, hors des stéréotypes pieux dont on l’a déjà embaumé, Gabriel Matzneff a su l’évoquer en quelques pages pleines de pudeur et de tendresse.
Vient ensuite, assez longue, l’ébauche d’une analyse thématique consacrée aux offices du triduum pascal, dans la liturgie byzantine. Nous sommes ici au cœur de la foi chrétienne, dans ce mystère de mort et de résurrection que chaque liturgie eucharistique actualise, auquel le baptême nous insère, et qui doit rythmer notre vie jusqu’à l’ultime métamorphose. Cette analyse est portée par les nombreuses citations qu’elle tente de classer, et qui constituent comme une introduction concrète, lyrique et épique à la fois, à la plus haute théologie orthodoxe. Nous voudrions ainsi offrir une sorte de « guide » à tous ceux qui souhaitent s’orienter dans ces offices admirables mais touffus.
Pour finir, une étude serrée, particulièrement importante, d’Elisabeth Behr-Sigel sur Tillich. Après les articles sur la « mort de Dieu » que nous avons publiés dans notre avant-dernier numéro, nous sommes heureux de présenter à nos lecteurs cette prise de position orthodoxe sur l’un des maîtres de la pensée chrétienne contemporaine, dont certaines intuitions convergent curieusement avec celles de la philosophie religieuse russe.
Sommaire
Liminaire
[p. 1-2]
Si le grain ne meurt
[p. 3]
Père Boris Bobrinskoy
Voici venir l’Epoux
[p. 4-10]
Gabriel Matzneff
Dieu est lumière
[p. 11-20]
Père Pierre Struve
Le mystère de la mort chez les orthodoxes
[p. 20-26]
Père Pierre Struve
Mort et Résurrection. Le «Triduum» pascal dans le rite byzantin
Olivier Clément
– Introduction aux « grands » jours
[p. 27-32]
– Les Saintes Souffrances
[p. 32-37]
– Les vêpres du Vendredi
[p. 37-39]
– Les Matines du Samedi
[p. 39-48]
– Le Samedi matin
[p. 48-59]
– La vigile de Pâques
[p. 59-69]
Chronique
• Un Origène moderne. A propos d’une initiation à Paul Tillich
[p. 70-85]
Elisabeth Behr-Sigel
Bibliographie
• Evangile et Révolution – M.-J. Le Guillou, O. Clément, J. Bosc
[p. 85-88]
• Conseils évangéliques et maturité humaine – J. Gabriel Ranquet
[p. 88-89]
• Angoisse et certitude de notre salut – S. Pfürtner
[p. 89-90]
• L’Eglise contestée : Jeunes chrétiens révolutionnaires
[p. 91]
• Où en sont les études bibliques ? Les grands problèmes actuels de l’exégèse
[p. 92]
• L’Orthodoxie : L’Eglise des sept conciles – Timothy Ware
[p. 93]
• Le prologue du quatrième évangile : Etude de théologie
Johannique – A. Feuillet
[p. 94-95]
• Jésus aux origines de la Tradition. Matériaux pour l’histoire évangélique – Lucien Cerfaux
[p. 95-96]