N° 69 – 1er trim. 1970
(rupture de stock)
Liminaire
Le P. Lev Gillet, dans une Homélie sur Isaïe 6,8, nous rappelle que chacun est envoyé là où il est « pour révéler aux autres hommes un nouvel aspect de Dieu ».
Avec la Question de l’Homme de Nikos Nissiotis, qui dirige l’Institut œcuménique de Bossey, nous achevons de publier les communications faites aux « Journées théologiques orthodoxes » de Paris, en juin 1969. (On trouvera les autres contributions, consacrées aussi au thème de l’anthropologie, dans le n° 68 de « Contacts »). Nikos Nissiotis analyse les tendances dominantes (il en est certes d’autres) de l’anthropologie scientifique contemporaine et situe le message théologique sur l’homme dans une indépendance et une humilité qui lui permettent de rappeler — au-delà — « la dimension profonde de l’homme en tant que personne responsable devant Dieu ».
Nous commençons dans ce numéro la publication d’une des premières études, jusqu’à présent inconnue en Occident, d’un grand théologien serbe, le P. Justin Popovitch, Théorie de la connaissance et connaissance de Dieu chez saint Isaac le Syrien. Dans ces pages lumineuses, on découvrira simultanément que la connaissance du Dieu vivant exige une métamorphose de l’homme total par l’exercice des «vertus» ; et que ces «vertus» qui «purifient l’intelligence» sont fondamentalement, loin de tout moralisme et de toute idolâtrie des «valeurs», la foi, la prière, l’amour, l’humilité, la synergie ascétique de la grâce et de la liberté.
Elisabeth Behr-Sigel apporte une réflexion orthodoxe à propos du débat sur le célibat sacerdotal dans l’Eglise latine. Dans l’Eglise orthodoxe, en effet, l’ordination d’hommes mariés ne met en cause ni le sens du mystère, ni celui de l’ascèse. Cette position éminemment traditionnelle pourrait aider à surmonter, dans le catholicisme contemporain, un blocage regrettable entre le service indispensable du mystère et des positions où le rôle de l’instinct reste grand, jusque dans son apparente sublimation.
Enfin, dans un document d’un intérêt exceptionnel, le professeur Jean Coman, de Bucarest, montre le rôle «œcuménique» joué à l’époque patristique par l’Eglise de la Scythie mineure, l’actuelle province roumaine de la Dobroudja. Située à la limite des domaines de la langue latine et de la langue grecque, la Scythie mineure a su transmettre à l’Occident les grandes élaborations doctrinales « philocaliques », voire canoniques de l’Orient. Les orthodoxes français et les Français amis de l’Orthodoxie retrouveront avec joie dans ces pages la haute figure de saint Jean Cassien, ce « Roumain » qui, fixé à Marseille, fit connaître à la Gaule méridionale les élaborations ascétiques et spirituelles de l’Egypte et de la Syrie.
Sommaire
Liminaire
[p. 1-2]
Homélie sur Isaïe 6,8
[p. 3-6]
Archimandrite Lev Gillet
La Question de l’homme
[p. 7-31]
Nikos Nissiotis
Théorie de la connaissance et connaissance de Dieu chez s. Isaac le Syrien, 1ère partie
[p. 32-53]
R.P. Justin Popovitch
A propos du débat sur le célibat sacerdotal dans l’Eglise latine
[p. 54-60]
Elisabeth Behr-Sigel
Document
• Le patrimoine de l’œcuménisme chrétien du 4e au 6e siècles en Scythie mineure – Dobroudja
[p. 61-85]
Jean Coman
Bibliographie
• Dogmatique de l’Eglise orthodoxe-catholique – Panagiotis Trembelas
[p. 86-87]
• Dogmatique de l’Histoire du Salut – Darlap, Fries, Langsfeld, Hann, Hasenhütt
[p. 87]