Ce numéro de Contacts rassemble systématiquement des articles consacrés à la théologie patristique et à la spiritualité monastique d’une part et, de l’autre, des études et chroniques concernant des problèmes contemporains.

Le Père Théophane, un moine roumain, qui élabore une thèse de doctorat à l’Institut St-Serge, à Paris, aborde la difficile et passionnante question de la sauvegarde et de l’épanouissement de la liberté humaine lorsque, dans la sanctification, règne souverainement la grâce. Il y a là une remarquable clarification des expressions les plus paradoxales de Maxime le Confesseur (Le mystère de la liberté dans l’homme déifié, selon saint Maxime le Confesseur).

Nous avons ensuite le privilège de reprendre, grâce à l’obligeance de madame Françoise Jacquin, un article presque inconnu de Jules Monchanin sur Yoga et Hésychasme, article qui fut publié en 1956 par l’Institut français d’Indologie, à Pondichéry. Prêtre catholique, l’abbé Monchanin, dont Madame Jacquin édite en ce moment la correspondance, a passé aux Indes la majeure partie de sa vie d’adulte. Il estimait que l’approche du mystère que l’on trouve chez les Pères grecs et dans la tradition hésychaste s’impose pour porter le témoignage du christianisme au cœur même de la pensée et de la spiritualité hindoues.

Le Père John Breck, qui enseigne au Séminaire St-Vladimir, à New-York, donne les résultats de sa recherche sur les « soins palliatifs » et l’attitude qu’il importe de prendre auprès des malades « arrivés au stade terminal de la maladie ». L’anthropologie orthodoxe, toujours rappelée, sort ici de sa noble abstraction habituelle pour se risquer dans une quête éthique tâtonnante mais nécessaire.

Un historien polonais, Wojciech Zajaczkowski, évoque le destin et l’œuvre d’un grand penseur de son pays, Marian Zdziechowski (1861-1938), qui s’intéressa avant tout à la rencontre entre Pologne et Russie, estimant en définitive que cette rencontre ne peut s’opérer fructueusement que sur le terrain religieux. La pensée de Zdziechowski fut mise à l’index par le régime communiste. On reparle d’elle aujourd’hui en Pologne et c’est un bon signe au moment où les crispations confessionnalistes s’accentuent aux confins des deux pays.

En chronique, Olivier Clément, aidé par toute une équipe et avant tout par les rédacteurs du SOP (Service orthodoxe de presse et d’information), présente quelques notes sur la situation actuelle de l’Église orthodoxe en URSS. Ce type de synthèse est voué au superficiel et à l’éphémère, mais il est peut-être utile, parfois, de faire un peu le point.