Contacts, n° 84

N° 84 – 4e trim. 1973
(rupture de stock)

Liminaire

Panayotis Nellas, autour d’un thème central, proprement fondateur, celui de la Théologie de l’image, apporte d’entrée de jeu, un « essai d’anthropologie orthodoxe ». Son étude est une véritable célébration de l’homme-en-Christ, de l’homme structuré et illuminé par les mystères de l’Eglise et dont la vie est celle de l’Esprit. A la lumière de cet enseignement traditionnel, Panayotis Nellas aborde pour finir « le problème anthropologique contempo­rain » et précise les tâches qui attendent ici la théologie orthodoxe.

Dans L’homme, image de Dieu dans le monde, le Père Dumitru Staniloaë montre en l’homme, pour reprendre une formule célèbre de Maxime le Confesseur, « un microcosme et un médiateur » appelé, dans un vivant dialogue avec le Logos et les autres hommes, à rendre le monde transparent aux logoï, aux « raisons » divines qui suscitent les choses, les ordonnent, les aimantent vers leurs accomplissement dans la mort-résurrection du Seigneur. On trouvera ici, dans un langage souvent proche de celui de Maxime, les fondements d’une ontologie de transparence et de transfigu­ration, ontologie proprement chrétienne parce que incluse dans la communion des personnes et le mouvement eschatologique de l’histoire. Et la possibilité de donner tout son sens, dans la perspective d’un divino-humanisme, à l’œuvre personnelle et commune des hommes. Le monde, devenant intérieur aux hommes dans la mesure où ils s’unissent à Dieu, révèle sa véritable objec­tivité, c’est-à-dire sa transparence aux logoï lumineux qui rayon­nent du visage du Ressuscité.

C’est cette même ontologie de la personne que développe Christos Yannaras dans son article Personne et communion. Il y montre que la personne, mode d’existence de la nature, est appelée à une existentialité trinitaire, toute de relation et de communion, en s’enracinant dans l’être eucharistique de l’Eglise, c’est-à-dire dans l’humanité déifiée et déifiante du Christ. « La liturgie de l’Eglise révèle la vérité dynamique de la personne humaine… ».

Enfin, dans ses Eléments d’anthropologie dans les œuvres de Justin martyr et philosophe, le Père Jean Coman nous place au coeur des premières élaborations anthropologiques de l’Eglise affrontée aux implications spirituelles de la culture antique. Le Père Jean Coman montre comment Justin, malgré certaines maladresses, a su porter témoignage de la révolution anthropologique provoquée par l’Evangile, qu’il s’agisse, face à des spiritualités d’évasion, d’affirmer l’unité et la responsabilité de la personne, la compénétration de l’âme et du corps et le salut de celui-ci, ou encore, face au destin et à ses cycles, de montrer l’homme libre­ment engagé dans une histoire ouverte. Justin ébauche une véritable synthèse christologique de l’histoire qui pourrait nous être d’un grand secours.

Diverses, très « personnelles », provenant d’hommes qui diffèrent par l’âge, le mode d’engagement dans l’Eglise (si deux sont prêtres, deux autres sont laïcs), par la langue, par le régime politique des pays où ils vivent, ces quatre études frappent par leur consonance où s’affirme la force créatrice de la Tradition et de la Théologie orthodoxes.

Contacts

Sommaire

Liminaire
[p. 257-258]

Théologie de l’image : essai d’anthropologie orthodoxe
[p. 259-286]
Panayotis Nellas

L’homme, image de Dieu dans le monde
[p. 287-309]
Dumitru Staniloaë

Personne et Communion
[p. 310-316]
Christos Yannaras

Eléments d’anthropologie dans les œuvres de s. Justin
[p. 317-337]
Jean Coman

Chronique et Documents
• L’Eglise Orthodoxe et le Conseil Œcuménique des Eglises
– Déclaration du Patriarcat  Œcuménique à l’occasion du
25e anniversaire du  C.O.E.
[p. 338-343]
– Message du Patriarche Pimen et du Saint Synode de l’Eglise russe au Comité central du C.O.E.
[p. 343-347]

Bibliographie
• L’Ecole de la prière – Antoine Bloom
[p. 348]
• Séraphin de Sarov : sa vie  – Irina Goraïnoff
[p. 348-349]

Table des matières du tome XXV (année 1973)
[p. 350-352]