N° 133 – 1er trim. 1986
Liminaire
Ce numéro s’ouvre par deux textes spirituels.
D’abord le poème véhément, pathétique que le moine Théoctistos le Studite a consacré à « Jésus très doux ». C’est bien là ce que saint Jean Cassien nommait « la voie de gauche », la voie du désespoir, le cri d’angoisse devenant soudain humble confiance en Celui qui disait de lui-même qu’il est « doux et humble de cœur ».
Quant à Marie-Madeleine Pierre, elle rappelle que la joie parfaite, c’est de pardonner, simplement parce que nous ne pouvons exister que dans le pardon de Dieu et que le pardon reçu se communique dans la gratitude et la joie.
Henri Bergeron étudie Le Sens de la lumière chez Syméon le Nouveau théologien dans ses aspects ascétiques et pédagogiques. Là s’affirme, en tension purifiante avec l’institution, la tradition johannique des prophètes et « témoins iconiques » de la lumière, qui ne la reçoivent, elle aussi, que pour la communiquer : le pardon, la lumière, la grâce désignent le même Amour.
Le théologien orthodoxe polonais Jerzy Nowosielski, dans sa Mystagogie de l’image peinte de la Crucifixion montre comment, grâce à l’icône, nous percevons que « la souffrance et la torture du corps humain se transforment en figure terrible et mystérieuse de la gloire de Dieu. »
Spyridon Galanis commence la publication d’une étude très documentée sur l’accession de l’Église de Grâce à l’autocéphalie. C’est l’autre face de l’Orthodoxie, son inscription difficile, parfois ambiguë, dans l’histoire, avec la double tentation de l’identification entre l’Église et l’État et d’un autocéphalisme qui dépasse de beaucoup l’« interdépendance » d’une légitime autonomie ou autocéphalie.
En document, nous publions la traduction condensée d’un article intitulé De la spiritualité et paru en septembre dernier dans la revue soviétique Questions philosophiques. À travers un vocabulaire qui reste marxiste surgissent les thèmes de l’intériorité et de la personne, s’affirme la spécificité du spirituel. Il valait de le signaler.
Contacts
Sommaire
Liminaire
[p. 3-4]
Jésus très doux
[p. 5-11]
Moine Théoctiste
La Joie parfaite
[p. 12-15]
Marie-Madeleine Pierre
Le Sens de la Lumière chez Syméon le Nouveau Théologien
[p. 16-32]
Henri Bergeron
Mystagogie de l’image peinte de la Crucifixion
[p. 33-36]
Jerzy Nowosielski
Comment fut déclarée l’autocéphalie de l’Église de Grèce en 1833
[p. 37-49]
Spiridon Galanis
Document :
• De la Spiritualité (Extrait de la revue soviétique « Questions philosophiques »)
[p. 50-60]
Bibliographie :
• L’Eucharistie, sacrement du Royaume – Alexandre Schmemann
[p. 61-64]
• L’Eglise orthodoxe – Olivier Clément
[p. 64-66]
• Traités spirituels et théologiques – Marc le Moine
[p. 67-70]
• Joie de la Transfiguration d’après les pères d’Orient – Dom Michel Coune
[p. 70-72]
• Essai sur la Fidélité (Roger Mehl) – Le défi de la fidélité (Michel Gourgues)
[p. 72-75]
• Les fêtes et la vie de Jésus-Christ. I. L’Incarnation
[p. 75-77]
• Vocabulaire théologique orthodoxe
[p. 77-78]
• Vers la joie pascale – Sophie Lossky
[p. 78]