Contacts, n° 96

N° 96 – 4e trim. 1976
(rupture de stock)

Liminaire

Traduit par Jacques Touraille, un texte anonyme de la Philocalie (qui cite longuement la vie de s. Grégoire Palamas par le patriarche Philothée) souligne que la prière de Jésus ne concerne pas seulement les moines, mais aussi les laïcs engagés dans le monde. Document décisif pour la pratique de ce que Paul Evdokimov appelait le « monachisme intériorisé ».

En contrepoint, et pour situer cette « méthode » dans un contexte pleinement évangélique, Martine Ronin, une psychologue récemment convertie, médita sur la parole johannique : « Dieu n’a pas envoyé son fils dans le monde pour juger, mais pour que le monde soit sauvé par lui. « Si le besoin le plus acharné de l’homme est de se juger — et de se croire jugé — pour se haïr, la croix, écrivait Maxime le Confesseur, constitue le « jugement du jugement » et la véritable ascèse se révèle humble acceptation de l’amour libérateur.

Ainsi se précise une spiritualité créatrice, autour de laquelle se disposent, à des titres divers, les 3 études suivantes.

Dans la partie centrale de son essai sur Séféris, Le Centre perdu, le grand critique grec Zissimos Lorentzatos dévoile la crise de la poésie européenne comme crise métaphysique, pour en appeler à la grande tradition orthodoxe, originelle et toujours organiquement vivante, mais trop ignorée par la culture moderne, dans un pays comme la Grèce. Le Père Nicolas Ozoline, en étu­diant L’Icône de la Nativité, suggère, au-delà d’une simple des­cription, ce que peut être un art transfiguré qui dépasse et méta­morphose l’espace et le temps par le regard synthétique que suscite la liturgie. Enfin, Jean Besse, dans Saintes Figures de Bulgarie, étudie avec ferveur, mais aussi avec la rigueur de l’historien, cet alliage — si proche de nos préoccupations — de réalisme et de spiritualité qui caractérise l’histoire profonde de la Bulgarie orthodoxe du 9e siècle à aujourd’hui. Dans notre prochaine livraison, nous publierons, traduite aussi par Jean Besse, la vie de saint Grégoire le Sinaïte, ce témoin pour le monde slave, et d’abord pour la Bulgarie, du renouveau hésychaste au 14e siècle.

Contacts

Sommaire

Liminaire
[p. 273]

Texte philocalique : De la vie de s. Grégoire de Thessalonique
[p. 274-280]
Trad. Jacques Touraille

« Non pour juger », Jean 3.17
[p. 281-287]
Martine Ronin

Le Centre perdu
[p. 288-314]
Zissimos Lorentzatos

L’icône de la Nativité
[p. 315-331]
Père Nicolas Osoline

Saintes figures de Bulgarie
[p. 332-346]
Jean Besse

Chronique
• Centre œcuménique de la Faculté de théologie de Lyon – programme1977
[p. 346]

Bibliographie
• Genèse de l’icône – Chantal Savinkov
[p. 347-348]
• L’art de la prière – Higoumène Chariton
[p. 348-349]
• La fournaise de Babylone. Guide spirituel – Placide Deseille
[p. 349-350]
• La Divine Liturgie de s. Jean Chrysostome – Monastère de la Transfiguration, Aubazine
[p. 350-351]
• Orthodox Spirituality – A Monk of the Eastern Church
[p. 351-352]
• Première conférence des biblistes grecs, Patmos 1975 – Bulletin of Biblical Studies
[p. 352-355]
• Le chemin des garissades – Jean Chèvre
[p. 355-356]
• Lettre ouverte à mes paroissiens – Jean-François Rebeaud
[p. 356-357]

Table des matières du tome XXVIII (1976)
[p. 358-360]